Philippe Séguin, c'est le Michel Rocard de la droite. «Il est un peu
comme un général d'Empire qui n'a jamais eu les moyens de réussir ses ambitions», explique Stéphane Rozes, directeur du département CSA-Opinion. Pour Romain Pache, directeur des études politiques de l'institut Louis-Harris, la raison essentielle de la popularité de Philippe Séguin est due à «son image fédératrice». «Il a une représentation sociale qui peut plaire à l'autre camp: il incarne le gaullisme social. Il représente aussi une droite étatique qui n'est pas loin de ce que représente une certaine gauche.» «Il est considéré comme le plus à gauche des hommes de droite par sa défense des valeurs républicaines», ajoute Pierre Giacometti, directeur général d'Ipsos-Opinion.
Eternel espoir. Dans les sondages, qu'ils soient parisiens ou nationaux, l'ancien maire d'Epinal bénéficie d'une excellente cote. Il arrive régulièrement en tête des personnalités de la droite prisées par l'opinion. A égalité et souvent devant Simone Veil. Cette popularité, selon Stéphane Rozes, correspond à un homme politique qui n'a pas eu toute sa chance. «Comme pour Rocard: il avait un avenir, mais il a toujours été sous la contrainte. Contrainte de l'Union de la gauche avec les communistes, contrainte de François Mitterrand, contrainte d'une majorité relative à l'Assemblée nationale quand il était Premier ministre, contrainte quand il était à la tête du PS, car tout le monde sait que ce n'est pas un homme d'appareil.» C'est en janvier