Philippe Séguin fait partie de ces hommes politiques qui sont plus
riches des attentes des autres que de leur bilan propre. On lui prête des idées, de la majesté, de l'opiniâtreté, de l'indépendance et pourtant il est difficile d'associer à son nom des propositions originales, il est d'une humeur notoirement instable pour un homme qui aspire aux plus hautes fonction de l'Etat, il ne rassure jamais ceux qui le suivent sur son aptitude à aller jusqu'au bout de ses entreprises et enfin il a toujours fini par se soumettre aux intérêts d'un Jacques Chirac qu'il méprise. Tout ça ne l'empêche pas d'apparaître aujourd'hui comme l'homme politique de l'opposition le plus populaire derrière le Président, les autres prétendants à cette deuxième marche du podium ayant un à un perdu pied. Ce sont les sondages qui l'ont imposé dans la course à l'investiture parisienne du RPR, des sondages où il était sans doute davantage perçu comme un leader d'envergure capable de garder à la droite une municipalité parisienne dont l'enjeu est plus national que local, que comme un futur maire dont les talents de gestionnaire local auraient imposé le nom. Là n'était pas le plus important, ses mandants attendant surtout de lui qu'il passe enfin à l'essentiel: faire déguerpir Jean Tiberi et ses obligés de l'hôtel de ville de Paris. Ça va probablement tanguer, tant il paraît délicat d'accaparer un héritage en virant les ayants droit, mais Philippe Séguin sait qu'au bout il y a un jackpot. S'il gagne ou oubl