1981: le député des Vosges chef de meute.
La droite vient de connaître sa première Bérézina. La «vague rose» submerge l'Assemblée nationale. Les «barons» gaullistes et autres caciques de l'opposition sont démoralisés. Et muets. Une bande de jeunes parlementaires de l'opposition s'engouffre dans le vide. A leur tête, Philippe Séguin, magistrat de la Cour des comptes, conseiller ministériel, parachuté en 1978 dans les Vosges, réélu en juin 1981. Contre le gouvernement «socialo-communiste», il va batailler, avec les Michel Noir, Jacques Toubon, Alain Madelin, et autres François d'Aubert. Contre les lois Defferre de décentralisation, les lois Auroux sur le travail, les nationalisations, ils vont harceler le gouvernement nuit et jour dans l'hémicycle. Sa redoutable maîtrise du règlement de l'Assemblée nationale, sa connaissance des dossiers, ses coups de gueule permettent à Séguin d'apparaître comme le leader de cette bande de jeunes loups. Avec l'UDF Charles Millon, il fonde le Cercle, le Centre d'études et de recherches constitutionnelles, législatives et économiques. Il commence à faire de l'ombre. Jacques Chirac lui demande de saborder le Cercle. A partir de 1984, le groupe dépérit. 1986: un ministre à la main de fer Au moment de l'alternance, la nouvelle génération, devenue incontournable, est gratifiée. Petitement. Sauf Séguin à qui échoit le gros ministère des Affaires sociales et de l'Emploi. Ses secrétaires d'Etat vivent terrorisés sous une tutelle de fer. Dans ce gou