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Libération
Interview

Marc Touati, responsable des études économiques aux Banques Populaires: «d'ici à 2005, le plein emploi devrait être atteint».

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publié le 31 mai 2000 à 0h43

La baisse du chômage suscite un débat très nourri parmi les

économistes. Il s'agit d'établir le taux de chômage structurel, niveau en dessous duquel le taux de chômage ne peut descendre sans qu'apparaissent une pénurie de main-d'oeuvre et une hausse des salaires et, par là, des prix. Entretien avec Marc Touati (1), responsable des études économiques aux Banques populaires. Partagez-vous l'avis de ceux qui affirment que le mouvement de baisse du chômage va buter rapidement sur une barrière infranchissable, qui est celle d'un chômage structurel?

Il est inévitable que le taux de chômage bute à un moment donné sur son niveau structurel, qui correspond à une situation de plein emploi. Il s'agirait alors d'un taux de chômage a priori incompressible, lié au fonctionnement normal du marché du travail. Aujourd'hui, l'OCDE estime que ce niveau est de l'ordre de 9,5% pour la France. Selon moi, il serait plutôt aux alentours de 8%. Mais la France pourra faire encore mieux dans les années à venir. Selon nos projections de croissance, le taux de chômage hexagonal sera de 9% d'ici la fin 2000 et de 7% en 2005. Le plein emploi sera alors atteint! Et des situations de pénurie de main-d'oeuvre pourraient alors apparaître ici ou là. Pourtant, depuis cinq ans, les Etats-Unis ne cessent de revoir à la baisse ce fameux taux de chômage jugé incompressible, et il n'y a toujours pas de menaces sérieuses d'un retour d'inflation" C'est là le coeur du débat, dans la mesure où ce taux de chômage structu