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Libération

Moins de 10% de demandeurs d'emploi en avril. L'emploi sur la bonne pente. La barre symbolique avait été franchie en 1988.

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publié le 31 mai 2000 à 0h44

En avril, la France est passée sous la barre des 10% de chômeurs

(1). Il fallait que le nombre de demandeurs d'emploi diminue d'au moins 30 000 pour que la statistique enregistre la baisse d'une décimale. C'est chose faite. Les premières estimations officieuses de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) montrent que l'on est descendu à 9,9%, peut-être moins. Le Medef (Mouvement des entreprises de France) a vendu la mèche lundi, pour prendre de court le gouvernement en soulignant que c'était «grâce au dynamisme des entreprises».

La ministre de l'Emploi et de la Solidarité doit confirmer officiellement la nouvelle ce matin. En se gardant de tout triomphalisme: le calcul du taux de chômage obéit à des règles complexes de correction des variations saisonnières, qui rendent le chiffre assez théorique. Il n'est même pas impossible qu'un prochain ajustement le fasse légèrement remonter en mai ou en juin. Surtout, Martine Aubry est assez fine politique pour expliquer qu'elle s'intéresse d'abord au sort des 2,4 millions de demandeurs d'emploi (2,9 millions en comptant ceux qui travaillent à temps partiel), sans oublier les 1,1 million de bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI), dont la plupart ne sont pas inscrits à l'ANPE.

Martine Aubry occupait le même poste il y a huit ans, quand, en 1992, la barre des 10% et le seuil des 3 millions ont été franchis dans l'autre sens. Elle avait alors souligné à quel point la montée du chômage était un échec pour les politiques en général e