Julien, 28 ans, graphiste à Paris
«Ça fait longtemps que je télécharge des fichiers MP3. Mais avec Rapster (version de Napster pour Macintosh, ndlr), ça change des recherches à l'aveuglette de site en site, où on trouve rarement ce qu'on veut. Sur Rapster, tu trouves quasiment dans la minute n'importe quoi. Une fois que tu es en relation avec le type qui a le morceau que tu cherches, tu regardes ce qu'il propose. Comme il aime a priori le même style de musique que toi, tu découvres des trucs que tu ne connaissais pas. Ça fait deux ans que je n'achète plus de disques. Sur un album qui sort, trois chansons méritent d'être payées, que je peux trouver gratuitement en deux minutes sur Rapster. Parfois, je me dis que c'est mal. Mais quand je vois ce que les maisons de disques pompent aux artistes, je me rassure.»
Nabil, 23 ans, étudiant à Paris «L'intérêt, pour moi, c'est pas tellement d'obtenir les titres les plus commerciaux, ceux qu'on peut trouver dans les magasins. C'est de me créer une discothèque de collectors, de morceaux inédits, rares ou épuisés, impossibles à dénicher dans le commerce. Avec Napster, je découvre beaucoup d'artistes que je ne connaîtrais pas autrement. D'autant que certains s'amusent à mettre des noms de groupes célèbres pour des formations underground qu'ils veulent faire découvrir aux autres. Je suis sensible au problème des droits d'auteur. Mais les artistes comme Dr Dre ne se rendent pas compte à quel point Napster contribue à leur célébrité. J'ai déjà