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Libération

Un long feuilleton judiciaire

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Microsoft a accumulé les gaffes dans sa défense.
publié le 8 juin 2000 à 2h02

Lorsque le procès Microsoft débute, voici deux ans, personne n'imagine qu'une sentence de démantèlement est possible. On s'attend, au maximum, à quelques contraintes imposées à la firme dans ses relations avec les fabricants d'ordinateurs. Mais le procès a réservé plusieurs surprises. D'abord David Boies, l'avocat du gouvernement : déchaîné, tenace et ingénieux. Ensuite, la décevante défense de Microsoft dont les témoins ont multiplié les maladresses, Bill Gates le premier. Chronique d'une déroute judiciaire.

18 mai 1998. Le gouvernement américain porte plainte

C'est Janet Reno, ministre de la Justice, qui annonce la plainte du gouvernement fédéral contre Microsoft pour violation de la législation antitrust. «L'Internet est un médium immensément populaire pour la communication, le commerce et les flux d'information du XXIe siècle, explique-t-elle. Aucune entreprise ne doit avoir le droit d'utiliser sa position de monopole pour étrangler le marché du logiciel de navigation utilisé pour accéder à l'Internet.» Le gouvernement estime que la firme cherche à s'arroger un monopole sur l'Internet en s'appuyant sur celui qu'elle détient dans le secteur des systèmes d'exploitation (les logiciels qui pilotent les ordinateurs). La plainte du gouvernement s'appuie sur 3,3 millions de pages de notes internes et de courriers électroniques. C'est une des nouveautés du procès : avec l'e-mail, la broyeuse ne sert plus à rien. Une fois le bouton «envoi» activé, le message reste en mémoire sur le