Béatrice Bigoin est responsable des ressources humaines de la branche télécoms de Steria, une société française de conseil en informatique. Sa division emploie 15 % d'étrangers, sur un effectif de 280 personnes, essentiellement des ingénieurs en informatique et en télécoms.
Combien de nationalités différentes travaillent chez vous?
Disons une douzaine: des vénézuéliens, des vietnamiens, thaïlandais, des algériens, des Tunisiens, des Marocains, quelques Asiatiques et Africains, quelques Européens aussi. Leur recrutement s'accélère, pénurie oblige.
Sans objection de la part de l'administration?
La situation a changé. Il y a deux ans, l'OMI (Office des migrations internationales, ndlr) nous avait refusé, par deux fois, un permis de travail pour un ingénieur suisse, sous le prétexte qu'on pouvait trouver un Français pour le poste. Aujourd'hui, plus de refus. Et la procédure est rapide: il suffit de payer 10 000 francs à l'OMI(pour un extra-communautaire), de rédiger une lettre expliquant le profil du candidat, le projet sur lequel il va travailler, et pourquoi il est indispensable. Puis, on fournit un certificat d'hébergement, il y a une visite médicale et deux mois après, tout est réglé.
Comment recrutez-vous?
Nos premiers embauchés étudiaient dans des écoles françaises. Puis, la plupart des recrutements ont été faits par cooptation. Chaque salarié qui propose une candidature intéressante reçoit 3 000 francs. C'est symbolique, mais ça marche. D'autant que les étrangers préfèrent trav