Dans tous les pays industrialisés, c'est le même leitmotiv: la pénurie de main-d'oeuvre menace le développement des technologies de l'information et de la nouvelle économie. Hier, les Britanniques se sont plaints de ne pas trouver les employés nécessaires à la croissance du commerce électronique. Ils calculent qu'il leur en manquera 80 000 en 2003. En France, le Syntec évalue aujourd'hui à 35 000 le nombre de postes non couverts dans les sociétés de service informatique que ce syndicat représente. Sans compter les besoins dans les télécoms, estimés à 40 000.
Toute l'Europe est concernée. Selon l'IDC, société d'études spécialisée dans les technologies de l'information, la pénurie concernera en 2002 1,5 million de personnes. Les entreprises réclament certes une augmentation du flux des étudiants dans les universités. Mais elles souhaitent aussi qu'on ouvre plus largement les frontières aux travailleurs qualifiés. Le débat est récurrent aux Etats-Unis où le déficit de main-d'oeuvre dans le secteur est estimé à 346 000. Mardi, Bill Gates et son compère d'Intel, Andy Grove, planchaient devant le Congrès pour le convaincre de relever le plafond d'immigration. Il y a un mois, en Allemagne, le chancelier Schröder décidait d'accorder 20 000 visas de cinq ans, pour tenter de pallier les besoins des informaticiens, estimés à 75 000. Même dans des pays traditionnellement peu ouverts à la main-d'oeuvre étrangère, comme la Finlande, on entend le patron de Nokia réclamer le maintien des exe