Leeds et Londres envoyé spécial
«N'écrivez pas son nom, cela pourrait lui causer quelques ennuis. Il fréquente des types dangereux.» «Stan», donc, est une figure aussi omniprésente que discrète dans le club de Leeds United. Un acteur récent du foot anglais, agent de liaison entre le club, la police et les supporters. Tous les membres du Leeds United l'ont croisé un jour, mais personne n'a son téléphone, et seule une poignée de ses collègues policiers sait où il vit. Depuis trois ans, Stan est le spotter (physionomiste) du club, chargé de vivre aussi près que possible des hooligans. Présent à domicile comme lors des déplacements, Stan sait aussi repérer les hooligans des autres clubs. Jeudi, comme dix-huit autres spotters répartis dans toute l'Angleterre, il a rejoint les membres du département football de la National Criminal Intelligence Service (NCIS) et se rendra avec eux en Belgique et aux Pays-Bas afin de détecter les hooligans anglais.
Selon la curieuse formule d'Allan Heigh, un des collègues de l'énigmatique Stan, les policiers attachés à Leeds United «ont fait une bonne saison», soit 170 arrestations, contre une moyenne de 126 lors des trois précédentes années. Des statistiques «flatteuses» à l'origine du recrutement de Stan pour l'Euro. Le seul drame s'est déroulé à Istanbul, en mai, lorsque Chris Loftus et Kevin Speight, deux supporters de Leeds, ont été tués par leurs homologues turcs de Galatasaray. Mais malgré cette «bonne saison», Allan Heigh ne croit pas une sec