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La belle paire de Lemerre

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L'entraîneur de Caen examinera pour «Libération» l'évolution de l'équipe de France et de ses adversaires durant l'Euro.
par Daniel JEANDUPEUX
publié le 10 juin 2000 à 2h06

Le soir de la qualification pour l'Euro 2000 après le match contre l'Islande, Roger Lemerre a exprimé, malheureusement sans décodeur, un malaise incongru après un succès. Malgré de somptueux coups d'éclat, la victoire par 3 à 2 comportait autant d'ombre qu'une nuit d'hiver à Reykjavik.

Six mois plus tard, Roger, meneur d'hommes hors pair, semble mieux dans sa peau de sélectionneur. Une paire d'attaquants exceptionnels, avec Henry et Anelka, a atomisé l'équipe du Maroc, une semaine avant le premier match de la compétition européenne contre le Danemark. Un duo d'enfer est né. Tout baigne. Vraiment? L'émulation créée par l'émergence de talents arrivant à maturité en attaque avec Henry, Anelka, Wiltord et Trézéguet, peut faire de l'ombre aux champions du monde Dugarry et Djorkaeff. Le trident vainqueur - Guivarch, Djorkaeff et Zidane - semble démodé. Le coeur Deschamps et le cerveau Blanc accumulent l'expérience, en même temps que les années de compétition. Elles pèsent dans les jambes. Mais change-t-on un costume d'un grand tailleur légèrement élimé ou l'use-t-on jusqu'à la corde? Or, son action tactique paraît plus ouverte, plus aventureuse, plus émotionnelle, plus française que celle d'Aimé Jacquet. Le surplus de risques pèse sur sa défense, moins hermétique. Mais il est capable, grâce à sa lecture lucide et rapide d'un match, de le faire basculer par de judicieux changements de joueurs. Le vrai problème de Roger Lemerre sera humain. Lors de la Coupe du monde victorieuse, Roge