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Libération

Un pays exsangue et paralysé

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Bouteflika ne décide de rien d'important.
publié le 14 juin 2000 à 2h12

Le président Bouteflika a-t-il ramené la paix?

La FIDH confirme que les violences ont nettement diminué depuis les «années noires» (1993-1997), surtout dans les grandes villes où l'on sent une certaine détente. Les Algériens circulent avec moins d'appréhension. Mais la loi de «concorde civile» n'a pas mis fin aux violences. Les décomptes de presse ­ très incomplets ­ font encore état de 50 morts par semaine. Cette loi pouvait difficilement déboucher sur la paix. Elle ne concernait que l'AIS, le bras armé du FIS, et les autorités ont refusé tout dialogue politique pour régler la crise. Le manque de confiance a dissuadé beaucoup d'islamistes de se rendre et nombre de «repentis» sont des agents des services de sécurité infiltrés dans les maquis. Si des actes de banditisme pur gonflent les bilans, les raisons de la violence demeurent. Le désir de vengeance, l'impunité et une misère effroyable nourrissent le développement d'un lumpen, vivier inépuisable de tous les terrorismes. Enfin, les GLD (Groupes de légitime défense) armés par les autorités, qui ont aussi commis des exactions contre les civils, restent armés.

La montée du prix du pétrole a-t-elle amélioré le sort des Algériens?

Un peuple en lambeau émerge de dix ans d'affrontements: plus de 30 % de la population active n'a pas de travail et 4/5e de ces chômeurs ont moins de 30 ans. 200 000 licenciés des entreprises publiques ne touchent plus aucune allocation, une situation qui provoque actuellement une vague de suicides. Des c