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Libération

«Aujourd'hui, on peut dire non. Et demain?»

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publié le 15 juin 2000 à 2h13

Le nouveau dispositif n'est pas encore connu de tous les chômeurs, mais il suscite déjà craintes et interrogations. Sondage express à Paris et à Lille.

Marie-Pierre, 47 ans, enchaîne les stages

Ouvrière textile à Paris, Marie-Pierre, 47 ans, a été licenciée pour motif économique en octobre 1998. Depuis, elle n'a pas retrouvé de travail. «Depuis près de deux ans, j'enchaîne les stages, les formations bidons. Les rendez-vous pour rien à l'ANPE, alors quand j'entends parler de la réforme du patronat, ça m'énerve. Avec le Pare, on devrait bénéficier de formations, de bilans de compétences, de propositions d'emploi. Moi, ça m'étonnerait. Parce que, quand je vois tout ce qu'on est capable de nous offrir aujourd'hui, je ne vois pas en quoi ça pourrait être mieux. Quand je vais à un stage, on m'apprend à écrire un CV, à faire une lettre de motivation. J'y ai cru pendant trois mois et, ensuite, je me suis rendu compte que le problème, c'est que je suis trop vieille et que, dans la confection, il n'y a plus de boulot. Et si le nouveau système est mis en place, qu'est-ce que je vais être obligée d'accepter comme travail? Tout ce que l'on me propose pour le moment, ce sont des stages en maison de retraite pour faire le ménage, même pas m'occuper des personnes âgées. Des contrats aidés, pas un vrai travail. Alors, j'ai un peu peur de ce qu'on pourra me proposer. Et puis ça fait croire que les gens qui sont au chômage, c'est parce qu'ils le veulent bien, ça c'est honteux. Moi, demain, si on