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Libération
Analyse

Les malheurs d'un ""bof président"".

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Chirac paie son manque d'engagement sur la réforme.
publié le 19 juin 2000 à 1h35

C'est la grande peur du bide, la grande crainte de l'urne vide, la grande frayeur de l'abstention record. D'aucuns parient déjà sur la catastrophe et se mettent en bonne place pour toucher l'héritage. "Le quinquennat, on s'en fout", ont claironné ce week-end les Verts. "Abstention active, critique et offensive", a plaidé le PCF qui n'entend laisser à quiconque le parti des abstentionnistes, pour l'heure le plus prometteur. Pour une fois que les communistes ont une chance d'être majoritaires à une élection...

Bref, quinze jours après son lancement télévisé par le président Chirac, le "quinquennat sec" prend l'eau. En discussion la semaine dernière à l'Assemblée, il a fait salle vide: une trentaine de présents dans l'hémicycle sur 577 députés, soit 5 % de participation. Ce n'est pas ce qu'on appelle un démarrage à la Taxi 2. Le quinquennat ne passionne pas la représentation nationale, c'est un fait. Dès lors, passionnera-t-il les Français? Le doute est permis. 57 % d'entre eux n'ont pas l'intention d'aller voter à un référendum et 62 % se disent pas concernés par le débat (1). En conséquence, des voix s'élèvent pour demander que le référendum soit retiré de l'affiche. "Le plus sage serait peut-être d'aller au Congrès", a osé ce week-end François Hollande, résumant un avis partagé tant par le président PS de l'Assemblée nationale, Raymond Forni, que par celui du Sénat, le RPR Christian Poncelet "Les Français, qui sont en attente d'autres réformes, sont de bon sens. Ils reprocher