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Libération
Éditorial

Un progrès.

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publié le 19 juin 2000 à 1h35

Il flotte en ce moment comme un air défaitiste autour du projet de référendum sur le quinquennat. Quand le premier secrétaire du PS rejoint le président du Sénat pour conseiller de rester dans les vestiaires du Parlement plutôt que de s'engager sur le terrain d'une consultation populaire, on peut constater un puissant courant de nature à faire hésiter le chef de l'Etat à la fin du mois, quand il aura à choisir entre les deux voies de révision constitutionnelle. En prévision du risque fort d'indifférence des électeurs (les sondages le montrent déjà) qui peut dévaloriser le résultat, voire surévaluer le "non" réputé plus mobilisateur, pourquoi ne pas se contenter d'un vote parlementaire où il suffit d'obtenir les trois cinquièmes des votes exprimés?

Cette tentation de Versailles n'est pas le meilleur moyen de lancer une campagne de conviction sur la réduction du mandat présidentiel. Certes, l'idée n'a pas été amenée devant l'opinion dans les meilleures conditions, mais ce n'est pas ce qui l'invalide sur le fond. C'est curieusement Jacques Chirac, le plus mauvais propagandiste à ce jour du quinquennat, qui a trouvé la meilleure formule en s'adressant samedi à ses fantassins du RPR: le quinquennat sert la démocratie dans la mesure où il permet au peuple de s'exprimer plus souvent sur les grandes orientations. C'est un progrès et non une régression. D'une certaine façon, on renforce un droit plutôt que d'en restreindre l'exercice. Si les politiques, du moins ceux qui partagent ce