Calais envoyée spéciale
La tragédie de Douvres aurait-elle pu se produire au départ de Calais? La réponse est oui. Premier port européen de transit de voyageurs vers l'Angleterre, il est le principal point de passage des clandestins de la France vers la Grande-Bretagne. Ici, on passe de l'autre côté par camion, parfois par train. Les réfugiés s'entassent, à l'insu des transporteurs, parfois avec leur complicité. Les douaniers et la police de l'air et des frontières en découvrent tous les jours, sur appel des chauffeurs, ou pendant un contrôle de routine. Ils sont Afghans, Irakiens, Iraniens, Sri Lankais, Kosovars. Pratiquement pas de Chinois. Certains se cachent entre les essieux des camions. Depuis le mois d'août, environ 400 passeurs, dont 240 transporteurs routiers, ont été interpellés dans la région, selon le ministère de l'Intérieur.
"Depuis deux à trois ans, le nombre de clandestins qui transitent par Calais augmente, assure Philippe Griset, à la direction des douanes de Calais. On en voit quasiment tous les jours. Une fois, j'ai découvert 20 personnes à l'arrière d'un camion." Près de 10 800 d'entre eux ont été interpellés depuis le mois d'août de l'année dernière. Certains chauffeurs finissent par hésiter à traverser la Manche: si un clandestin est découvert dans leur chargement, ils doivent payer 20 000 F d'amende.
Dans un hangar. Ceux qui n'ont pas réussi à passer échouent dans un centre, tenu par la Croix-Rouge. C'est un hangar écrasé par la chaleur, à Sangatte, près