On savait Jack Lang décidé à séduire pour cautériser les plaies avivées par son prédécesseur Claude Allègre. Hier, il a poussé le donjuanisme jusqu'à dérouler sa réforme des écoles maternelle et primaire sur l'air du catalogue. Près de deux heures durant, chiffres, mesures et objectifs se sont enchaînés afin de "redessiner un idéal éducatif". Synthèse des nouveaux commandements de l'école.
Le français tu maîtriseras. "Transmettre la langue nationale est la priorité absolue", a réaffirmé Jack Lang, inquiet des "10 à 20 % d'élèves" qui, selon les évaluations, ne maîtrisent pas la lecture et l'écriture à l'entrée en sixième. Le ministre veut favoriser les échanges à l'oral dès la maternelle, réhabiliter les exercices qui permettent "le tracé adéquat des lettres", inciter les élèves à prendre des notes dès le primaire et surtout transmettre "le goût, la passion de lire". 500 000 livres neufs viendront enrichir les bibliothèques-centres documentaires, et quatre millions de francs seront débloqués pour l'achat de logiciels d'apprentissage de la lecture en cours préparatoire. Les évaluations du niveau en lecture-écriture actuellement pratiquées en CE2 et en sixième seront complétées par des évaluations en grande section de maternelle et en CP. Enfin, des "dispositifs d'aide et de remédiation", sans plus de précision, seront proposés aux enseignants.
Deux langues étrangères tu parleras. Jack Lang ambitionne de mener à terme le projet lancé par Lionel Jospin et repris par François Bayr