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Libération
Analyse

Un chantier à faibles risques.

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L'enseignement précoce des langues fait l'unanimité.
publié le 21 juin 2000 à 1h39

"Faire advenir l'honnête élève de ce siècle"... Qu'en termes choisis ces choses-là sont dites! On est bien loin d'Allègre et de la révolution pédagogique qu'il prétendait initier avec sa "charte pour une école du XXIe siècle". Hier, Jack Lang est resté fidèle à son style policé et à son extrême prudence. Il veut faire plaisir au plus grand nombre. La méthode a fait ses preuves: selon un sondage Sofres-France-Soir du 19 juin, 63 % des Français font confiance au ministre de l'Education nationale. Il prône donc, dans une école capable de "faire jaillir chez l'enfant le plaisir de contempler la beauté", la formation d'un "honnête élève" qui maîtriserait "les savoirs fondamentaux" et les intelligences "sensible", "concrète" et "sociale". Ce vocabulaire rassurera ceux qui voyaient en Allègre un ennemi de la culture et des humanités.

Les pesanteurs du secondaires. Comme s'il s'agissait d'une évidence, le ministre soutient que "la logique commande, pour qui souhaite l'éclosion d'une éducation nationale prête à relever les défis du siècle qui s'ouvre, de s'interroger d'abord sur les toutes premières années de la scolarité". Il y a deux ans, Claude Allègre défendait un point de vue radicalement différent. Inspiré par Philippe Meirieu, il expliquait qu'il fallait commencer par réformer le lycée car, dans le système éducatif, les exigences de la classe supérieure définissent le contenu de la classe inférieure. Aussi juste soit-elle, cette théorie néglige le fait que les pesanteurs sont i