New York de notre correspondant
Professeur de droit à la Columbia University, James Liebman a dirigé un rapport sans précédent sur la peine de mort aux Etats-Unis, publié le 5 juin. Après avoir étudié 5 760 peines capitales prononcées par les tribunaux entre 1973 et 1995, il a découvert que 68 % des sentences avaient été révoquées par les cours d'appel, du fait "d'erreurs judiciaires préjudiciables". L'étude a retenu l'attention de nombreux politiciens qui ont commencé à évoquer la nécessité d'une révision du système judiciaire américain.
Votre étude révèle un système judiciaire défaillant...
Notre étude ne permet pas de mesurer l'innocence des uns ou des autres. Mais elle pose cette question très simple et basée sur des faits que personne ne peut contester: aujourd'hui, comment marche notre système judiciaire? La réponse est que le système est un échec, et cela en l'évaluant selon ses propres critères. Nous sommes face à une machine qui produit des erreurs et tente ensuite tant bien que mal de les réparer. C'est inacceptable. Surtout quand il s'agit de la vie et de la mort de personnes souvent innocentes.
Si vous avez établi un taux d'erreurs de 68 %, est-ce à dire que beaucoup d'autres erreurs ne sont pas identifiées par les cours d'appel?
Tout à fait. Nous avons, par exemple, calculé que sur les 32 % de cas qui passent en cours d'appel, seuls 5 % aboutissent à des exécutions. Ce qui signifie qu'après l'examen des cours d'appel d'Etat et fédérales, il se passe encore beaucoup d