L'Europe, qui a déjà tant de mal à se faire sur terre, se fera-t-elle au ciel? La réponse donnée hier par les contrôleurs aériens français à la volonté de la Commission de Bruxelles de créer un "ciel unique européen" permet d'en douter. Bien que plus invisibles encore dans l'azur, les frontières demeurent. L'idée de la commissaire chargée des Transports, Loyola de Palacio, est a priori pourtant simple et de bon sens: créer au niveau européen une seule autorité réglementaire forte, chargée de mettre un peu d'ordre et de régulation dans une circulation aérienne exponentielle, de plus en plus difficile à gérer et soumise à des particularismes locaux, qui sont bien souvent à la source de retards et dysfonctionnements divers. Tandis que, ailleurs en Europe, le contrôle aérien est géré par des agences, sous tutelle de l'Etat mais ouvertes aux capitaux privés (notamment ceux des compagnies aériennes), il reste en France un vrai service public. Ce qui explique pourquoi le projet défendu par Loyola de Palacio y est aussi fraîchement reçu, par une profession - qui y voit une libéralisation pouvant être dommageable à la sécurité -, et un ministre, Jean-Claude Gayssot, très sourcilleux sur le chapitre de la souveraineté nationale. Nourrie d'appréhensions sans doute justifiées, mais aussi de malentendus, la grève d'hier a en tout cas le mérite de mettre sur le devant de la scène l'urgence de nouvelles solutions à l'explosion du trafic aérien. Car l'avion, moyen de transport de plus en pl
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publié le 27 juin 2000 à 1h53
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