La grève des aiguilleurs du ciel a paralysé hier la quasi-totalité du transport aérien français. Les passagers ayant été informés, ils ne sont pour la plupart pas venus dans les aéroports, à l'exception de voyageurs en correspondance. Aujourd'hui, le trafic reprendra normalement et les programmes de vols des compagnies françaises et étrangères devraient être complets. Les 4 000 aiguilleurs ont manifesté leur mécontentement contre la réforme du contrôle aérien prônée par Bruxelles. Dans son "rapport intermédiaire" consacré "au ciel unique européen", la commissaire européenne chargée des transports, Loyola de Palacio, affirme que, si rien n'est fait, les retards d'avion ne feront que s'aggraver et souligne qu'il "faudra établir clairement les responsabilités respectives de l'autorité réglementaire et des prestataires de services". C'est cette phrase qui inquiète les contrôleurs français: ils y voient le début d'une mise en concurrence des opérateurs du contrôle.
Les syndicats affirment qu'il s'agit d'une privatisation larvée des services de régulation, "une conception commerciale inquiétante pour la sécurité". Tout cela n'est que "manipulation" et "désinformation", a rétorqué Loyola de Palacio, commissaire européen, avant d'inviter le ministre français (communiste) des Transports, à "aller parler avec les syndicats et leur expliquer la réalité". S'il a estimé levées les ambiguïtés sur les risques de privatisation, Jean-Claude Gayssot n'en a pas moins défendu à nouveau hier l'id