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Libération

Turbulences passagères

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L'indiscipline des voyageurs pose problème aux compagnies.
publié le 27 juin 2000 à 1h53

Ils boivent, ils fument dans les toilettes et parfois même, entre deux rangées de sièges vides, ils font des choses sous les couvertures qu'on leur distribue. Les passagers indisciplinés deviennent un vrai sujet à traiter pour les compagnies. Parce qu'ils sont de plus en plus nombreux. "La démocratisation du transport aérien a considérablement changé le rapport des passagers à l'avion, explique Pierre Grange, commandant de bord d'Air France, et directeur adjoint des opérations aériennes de la compagnie. Aujourd'hui, on monte dans un A340 ou un Boeing 747 comme on prend le bus, avec la même facilité. Les temps de vols sont plus longs, parce que les longs courriers sont plus fréquents, ce qui accentue souvent l'irritabilité des passagers."

Il est bien fini le temps du voyage cérémonieux, où les passagers respectaient à la lettre les consignes des hôtesses et des stewards. Aujourd'hui, ils s'agitent, ne veulent pas toujours attacher leur ceinture, éteindre leur cigarette, ou tout bêtement s'asseoir en cas de turbulence. Les plus indisciplinés sont les passagers des classes affaires. Ceux-là travaillent beaucoup, voyagent souvent dans le cadre de leur activité, et pensent qu'ils paient - ou que leur entreprise paie - leur billet d'avion assez cher pour voyager sans contraintes. "L'alcool servi à bord est le premier facteur important de perturbation", ajoute Pierre Grange. Mais, pour les compagnies aériennes, il n'est pas question de supprimer le service et la vente d'alcool dans