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Libération

L'antimondialisation au tribunal de Millau

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José Bové, cofondateur de la Confédération paysanne, emmènera le groupe des dix prévenus.
publié le 30 juin 2000 à 1h58

Millau, envoyé spécial.

Les fils électriques jetés le jeudi 12 août 1999 devant la sous-préfecture de Millau (Aveyron) ont-ils été "tirés" ou "arrachés" sur le chantier du McDonald's? C'est ce qui peut faire la différence entre un "démontage" et un "saccage". Contrairement au directeur du fast-food, qui s'en tient à ce dernier terme, les dix prévenus de la Confédération paysanne ne veulent entendre parler que d'un "démontage symbolique". Mais c'est pour des "faits de destructions et dégradations commis en réunion" qu'ils comparaissent aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Millau. Même si certains témoins des faits, non cités à comparaître, estiment que l'opération tenait en fait du "démontage" un peu "musclé". Retour sur la matinée du 12 août, qui a déjà valu 23 jours de prison à José Bové et quarante-huit heures de garde à vue à quatre de ses compagnons.

Avec les "gosses". Il faisait beau ce jeudi - "j'avais choisi de moissonner cette semaine-là", se souvient Raymond Fabrègues. Pourtant, l'éleveur de brebis savait depuis la fin juillet qu'il n'irait pas aux champs ce jour. Les Etats-Unis venaient de frapper, entre autres, le fromage de Roquefort de 100 % de taxe douanière pour se venger de l'Europe, qui refusait encore d'importer son boeuf aux hormones. Une réunion locale de la Confédération paysanne avait alors décidé que le restaurant McDonald's en construction à Millau serait démonté en signe de protestation. "C'était la cible parfaite pour une action pédagogique