Deux ans après la victoire historique contre le Brésil, qui a fait l'équipe de France championne du monde pour la première fois de son histoire, l'effet Mondial se répète. Sans doute moins spectaculaire et moins massif, mais tout aussi réel. Comme si l'engouement était en train de durablement s'installer : non seulement le foot est populaire, mais il gagne les milieux jusqu'ici les plus rétifs ou les plus indifférents. Pour un peu, il serait branché. Désormais, on parle foot au bistrot, au bureau, au salon. Pas seulement les gamins admiratifs ou les beaufs de comptoir, mais tout le monde. A commencer par les femmes, les mères, les filles, qu'on voit de plus en plus nombreuses dans les stades, mais aussi devant les télés. Plus besoin de se regrouper entre hommes pour parler ballon, plus de risque de passer pour un ado attardé ou un footeux ringard. Le phénomène est d'autant plus frappant qu'après les incidents des premiers jours, l'Euro 2000 s'est déroulé sans un hooligan à l'horizon, les matchs ont suivi des scénarios à rebondissements multiples dans une ambiance qui n'a jamais dérapé. Le spectacle n'en a été que plus beau : marqué par la défaite de la seule puissance physique et le triomphe de la latinité et de la virtuosité, la compétition, qui s'achève dimanche avec la finale entre la France et l'Italie, aura constitué un moment léger, assez bon enfant, sans autre tension que sportive. Si l'inventivité française s'impose face à la rigueur italienne, ce sera formidable pou
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publié le 1er juillet 2000 à 2h42
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