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Libération

L'enfer carcéral secoue la République.

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Députés et sénateurs estiment qu'il est urgent de repenser l'arsenal répressif français.
publié le 6 juillet 2000 à 2h50

Le constat est sans appel. Députés ou sénateurs, de droite ou de gauche, qui planchent depuis cinq mois sur les prisons, depuis la vague d'émotion soulevée par le livre de Véronique Vasseur, Médecin-chef à la Santé. Les élus s'accordent tous à trouver que notre système carcéral est dans un état calamiteux. Surtout, ils contestent l'efficacité de cette machine qui broie les personnes qui lui sont confiées, plutôt qu'elle ne les prépare à un retour à la vie extérieure. D'autant qu'une bonne partie de cette population, qui a doublé en l'espace de 20 ans, n'a pas grand chose à faire derrière les barreaux : malades mentaux, vieillards, immigrés clandestins, toxicomanes, mourants...

Humiliation. Les commissions de l'Assemblée nationale et du Sénat ont rendu publics hier des rapports qui s'intitulent respectivement "La France face à ses prisons" et "Prisons : une humiliation pour la République". Ils ont auditionné des dizaines des personnes - surveillants, directeurs, avocats, magistrats, aumôniers, anciens détenus...-, visité les établissements français, conduit des missions à l'étranger. Ils en sont ressortis convaincus qu'il est urgent de repenser l'arsenal répressif, de réfléchir au sens des peines. "Consensus républicain", disent-ils. Même si au chapitre des remèdes, les députés penchent pour un grand débat et le vote d'une loi pénitentiaire, tandis que les sénateurs proposent une liste de mesures à prendre d'urgence.

"Tous les membres de la commission ont mis de côté les idées