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Libération
Éditorial

Le tout pour le tout.

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publié le 11 juillet 2000 à 2h59

Il y a comme du de Gaulle dans la posture d'Ehud Barak. Non par la taille bien sûr, mais par cette façon d'en appeler au peuple israélien en ignorant les partis, voire en les défiant. "Je n'ai pas reçu mon mandat des politiciens ou des partis. Je l'ai reçu de chacun d'entre vous", s'est exclamé dimanche l'entêté Premier ministre israélien avant de renouveler sa promesse de soumettre à l'épreuve du référendum un éventuel accord avec les Palestiniens. On a beau se méfier des analogies historiques, on ne peut s'empêcher de penser à la démarche suivie il y a près de quarante ans par de Gaulle pour mettre un terme à la guerre d'Algérie. Les situations ne sont pas comparables, mais l'urgence est la même. De même que de Gaulle s'était imposé en promettant à des Français fatigués de la guerre d'en finir avec celle d'Algérie (sans jamais dire exactement comment), Barak a été élu sur sa promesse de relance du processus de paix. Après bien des hésitations et pas mal de maladresses, il semble avoir compris que le temps des prudences politiciennes est fini. C'est donc seul, sans majorité parlementaire, abandonné par des formations politiques religieuses dont le seul but a toujours été d'extorquer un maximum de crédit et d'engagement gouvernementaux en échange d'un soutien plus qu'hypothétique, qu'Ehud Barak se rend à Camp David. Là, l'homme va jouer son va-tout, non pas pendant quelques jours mais certainement pendant des semaines. Il ne sera pas le seul. En bout de course, Yasser Arafat