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Libération

Le gouvernement refuse de réviser la loi Veil

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Seule la délivrance de la pilule du lendemain sans ordonnance fera l'objet d'une loi à la rentrée.
publié le 12 juillet 2000 à 3h01

La loi Veil va passer un été tranquille. Et cette année encore, des milliers de femmes se feront avorter à l'étranger, des médecins délinquants procéderont, dans l'illégalité, à des interruptions volontaires de grossesse (IVG) sur des mineures, sans autorisation des parents.

Hier, Lionel Jospin a décidé qu'il n'y aurait pas de révision simultanée de la loi Neuwirth (pilule) et de la loi Veil (IVG), comme le réclame la "bande" des élues et militantes socialistes féministes. Celles-ci demandent qu'à l'occasion du débat sur la pilule du lendemain - il est programmé le 5 octobre pour répondre à l'annulation par le Conseil d'Etat de la circulaire Royal autorisant la délivrance du contraceptif du lendemain (Norlevo) dans les établissements scolaires -, on batte le fer de l'IVG. La volte-face de Martine Aubry, désormais hostile à l'allongement du délai de dix à douze semaines, les a convaincues qu'il y avait urgence à reprendre l'initiative. La ministre a en effet changé d'avis sous l'influence du Pr Nisand, auteur du rapport sur l'IVG, qui craint aujourd'hui une dérive "eugéniste" de l'avortement (Libération du 30 juin).

Début encourageant. Le 29 juin, l'attitude ouverte de Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée, semblait de bon augure à ces parlementaires. "Il nous avait dit qu'il fallait envoyer un message de gauche, fort, en direction des femmes. Et je le crois sincère", raconte la députée Odette Casanova (Toulon). Mais, hier, le Premier ministre a jugé, devant F