Et si l'on en finissait avec la traditionnelle interview télévisée du 14 Juillet? Après tout, il n'est nul besoin de revoir les tables de la loi constitutionnelle pour l'interrompre. Jacques Chirac, lui-même, avait tenté de ripoliner la formule en 1995. Avant de reprendre paresseusement l'année suivante celle inventée par François Mitterrand en 1981. Mais l'exercice a pris des rides. Et à bientôt 20 ans, il lasse jusqu'au chef de l'Etat qui, vendredi, a paru s'ennuyer. Au bout de cinquante-cinq minutes, tout avait été dit. Et souvent vite dit. La Corse? «J'attends pour m'exprimer.» Les affaires parisiennes? «A la place qui est la mienne, je n'ai pas vocation à intervenir.» L'abstention redoutée au référendum sur le quinquennat? «C'est une conception dépassée des choses.» Fermez le ban. Jacques Chirac n'a guère été prolixe sur l'actualité car, sur beaucoup de sujets, à commencer par les faux électeurs de Paris, il n'avait pas envie de s'étendre. Trop délicat, trop risqué.
A deux ans de la présidentielle, il n'avait en fait à coeur que de tester son prochain thème de campagne: «Le dialogue est plus porteur de progrès que la contrainte ou la réglementation.» Il l'a répété à plusieurs reprises, et sur divers tons. Une vieille antienne libérale rebadigeonnée aux couleurs de la récente «refondation sociale» portée par le Medef et applaudie par la CFDT. L'opposition est en lambeaux, Chirac l'achève en intronisant Ernest-Antoine Seillière, Denis Kessler et leur alliée Nicole Notat, n