Chaque homme est son propre double, mais Chirac plus que tout autre. Sympathique et rancunier, convivial et autoritaire, ouvert et sectaire, il a, en politique, élevé le reniement au rang des beaux-arts. Reconnaissons lui que ce fut une façon aussi de revenir sur bien des erreurs. On ne s'étonnera donc pas que se profile une campagne présidentielle où on le trouvera là où on ne l'avait guère cherché auparavant. L'héritier du gaullisme, régime où le volontarisme procède d'un Etat fort et centralisé, de grandes réformes législatives et d'un nationalisme sourcilleux, se veut aujourd'hui «éclaireur» d'une France où le dialogue l'emporte en toutes choses sur la contrainte. Le voilà devenu un Monsieur Plus de la décentralisation prônant le rapprochement de la décision publique des administrés concernés, au point de suggérer la municipalisation de la sécurité. Voilà un futur candidat qui annonce la couleur sociale en se faisant le chantre de l'efficacité supérieure du contrat sur la loi, des partenaires sociaux sur les partis politiques, ce qui l'amène à louer les vertus de la nouvelle convention d'assurance chômage signée par le Medef, la CFDT et la CFTC. Une fleur lancée à l'organisation patronale dont les idées sur la refondation sociale semblent devoir tenir bientôt de charpente au programme du futur candidat Chirac mais une fleur à épines car, avec une telle caution, la validation gouvernementale de l'accord conclu est mal partie. Voilà surtout un président citoyen qui pouss
Éditorial
Eclairant.
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publié le 15 juillet 2000 à 2h18
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