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Libération

Une télévision de fortune.

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Le petit écran n'a jamais dédaigné les jeux d'argent.
publié le 22 juillet 2000 à 2h28

Les jeux d'argent ont toujours été bien «vus» à la télé. Machines à divertir, ils permettent de fabriquer de l'audience et de fidéliser le public pour un faible coût. Le producteur Jacques Antoine est le premier à s'y coller. En 1954, il crée avec Pierre Bellemare Télé Match, qui inspirera à partir de 1960 la Tête et les jambes. Le principe est simple: un candidat intello peut se faire repêcher par un candidat sportif. Programmé en début de soirée le jeudi, ce jeu marche grâce à trois ingrédients: l'argent, les candidats vedettes, la recherche de situations limites. Comme le Gros Lot ou Télépok, il renvoie à la formule, importée des Etats-Unis, du «quitte ou double». Plus les gains augmentent, plus les questions se corsent, et le candidat peut à tout moment perdre ou abandonner la partie. Ça ne vous rappelle rien?

Mais les jeux ont ce défaut qu'ils s'usent à grande vitesse. En 1962, Pierre Sabbagh s'inquiète déjà: «Ce qui est condamné, c'est le jeu d'érudition qui fait appel à la mémoire et un peu à la culture générale. Il faudrait essayer d'en bâtir sur l'adresse, l'intelligence, l'attention.» Avec le producteur de radio Armand Jammot, il lance le Mot le plus long en 1965, qui deviendra Des chiffres et des lettres. La mise à l'épreuve du candidat cède la place à l'énigme et à l'inventivité. Il s'agit aussi de se démarquer des jeux itinérants comme Intervilles (1962) ou le Schmilblic (1969), tous deux animés par Guy Lux. D'un côté on court après le mot le plus long, de l'autr