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Libération

Circulez, y'a rien à voir

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Grâce à une communication bien relayée, le Tour a réussi à éviter le fiasco et les questions qui fâchent.
publié le 24 juillet 2000 à 2h30

Ainsi se serait achevé hier sur les Champs-Elysées un «Tour à l'ancienne». Le plus beau «sauf peut-être 1989», de l'avis de l'organisateur Jean-Marie Leblanc, fier de son coup. «Les choses s'apaisent en matière de soins et de dopage, s'est ainsi félicité hier le patron du Tour. Les pouvoirs sportifs sont en train de reprendre la main avec le concours des experts médicaux, ce qui leur avait échappé dans les années 90.» Entendre donc un Tour avec son immense maillot jaune, ressuscité d'entre les morts, ses abandons illustres et ses échappés méritants. Un Tour propre, débarrassé enfin de la plaie du dopage, où le talent ne relèverait que de la force du bras et des mollets de ces hommes de tous les courages. Le suiveur traîne pourtant dans son bidon une frustration qui n'a fait que macérer depuis Hautacam. Le Tour était déjà rendu à bon port ce soir-là où tous avaient compris que le maillot jaune n'allait pas retirer sa pelisse de sitôt.

Cécité de rigueur. Il a surtout assisté depuis cette étape au plus beau tour de passe-passe de mémoire de suiveur. Y a un truc. Tu l'as vu? Regarde bien, il est là, il est ici. Faites vos jeux. Encore perdu. Le suiveur est mauvais joueur. Après le Tour de l'affaire Festina il y a deux ans, ceux qui n'ont pas adopté une fois pour toute la canne blanche comme guide fidèle sont circonspects devant l'aisance du vainqueur. «Ils se foutent vraiment de notre gueule», version belge du suiveur dépité. «Ils nous prennent pour des ânes», version suisse. «Ce