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Libération

Pour Air France, un problème de moteur

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Les fissures récemment repérées ne seraient pas en cause.
publié le 26 juillet 2000 à 2h33

Pour Jean-Cyril Spinetta, PDG d'Air France, le crash du Concorde est dû à un problème de moteur. C'est ce qu'il a déclaré quelques minutes après l'accident: une manière d'écarter au plus vite tout soupçon sur les microfissures découvertes tout récemment sur les ailes, au bord des volets, des sept Concorde de la British Airways et de quatre des six appareils de la flotte française (Libération du 24 juillet). Or, celui qui a été détruit était l'un des deux Concorde tricolores sur lesquels aucune de ces fissures n'avait été mise à jour.

Jean-Cyril Spinetta a insisté: «Il n'y a aucun lien possible entre le moteur et ces fissures.» La diligence du PDG d'Air France à dissiper tout soupçon sur sa compagnie s'explique peut-être par une expérience pénible déjà vécue par lui en janvier 1992: ex-directeur de cabinet du ministre des Transports, il est alors patron d'Air Inter quand un Airbus A 320 s'écrase sur le mont Sainte-Odile (87 morts).

L'appareil qui s'est crashé hier avait une vingtaine d'années, moins de 12 000 heures de vol, «avait été révisé le 21 juillet dernier et avait passé la "grande visite" en septembre 1999», expliquait encore le PDG d'Air France, très ému.

La mise en cause de la motorisation de Concorde est en tout cas un possible coup dur pour le duo franco-britannique Snecma/Rolls-Royce, qui fabrique les réacteurs Olympus 593 du supersonique. Joints hier au Salon aéronautique de Farnborough, des dirigeants de la Snecma précisaient que «c'est Rolls-Royce qui est respons