Menu
Libération
Éditorial

Auto-suffisance

Article réservé aux abonnés
publié le 29 juillet 2000 à 2h39

Les congestions automobiles estivales et les fameuses «journées classées rouge» font partie du folklore contemporain. On les maudit et puis on recommence. Longtemps présenté comme une panacée, l'«étalement des vacances» a bien eu lieu mais au profit d'une multiplication des courts séjours, et donc des déplacements, qui perpétue les embouteillages. De toute façon, le problème n'est pas tant de voir des dizaines de milliers de voitures entassées dans un bouchon mais quelques centaines d'entre elles dans le fossé.

Les enquêtes d'opinion montrent qu'un des principaux facteurs de risque automobile est justement... l'opinion que les conducteurs ont d'eux-mêmes. Trop indulgente, trop sûre d'elle et pas assez éclairée.

Le conducteur moyen tend à surestimer sa compétence et donc à s'affranchir de règles élémentaires de prudence (la vitesse!). De plus, il ignore le plus souvent les conditions physiologiques d'une conduite vigilante. Un conducteur et père de famille le plus prudent du monde peut se mettre en péril parce qu'il manquera de sommeil avant de prendre le volant (les départs à l'aube fraîche) ou parce qu'il conduira plus de huit heures (même en respectant les fameuses pauses toutes les deux heures). Les autorités responsables ont annoncé une nouvelle fois un renforcement des contrôles. La peur du gendarme peut avoir un effet bénéfique dans certaines circonstances ­ notamment contre l'alcool. Mais elle est inopérante contre les périls de l'assoupissement. Beaucoup des conducteur