Madrid correspondance
«Quand les Etarras seront-ils mis en prison? A) quand ils se rendront d'eux-mêmes. B) quand la police se mettra à travailler.» Cette blague racontée à Pampelune, en Navarre, et revendiquée par l'ETA, en dit long sur l'efficacité des forces de sécurité dans leur lutte contre l'organisation séparatiste. Il est vrai qu'en trente-deux ans de clandestinité, l'ETA a appris à déjouer l'organisation policière en se dotant de règles strictes. Ainsi, on suppose que, pour éviter les fuites et les dénonciations, chaque Etarra ne connaît qu'un nombre limité d'autre activistes. On suppose aussi que les commandos, une fois leurs objectifs assignés, fonctionnent de manière indépendante sans contact avec la direction du groupe.
En outre, si le nombre de membres actifs de l'ETA ne dépasse sans doute pas les 500, l'organisation peut compter sur d'innombrables complicités passives, et mêmes actives, qui rendent le travail de la police très difficile. «Il est impossible que l'attentat de Tolosa soit l'oeuvre d'un commando d'illégaux seuls. La victime n'était présente au Pays basque que depuis une semaine et les assassins étaient parfaitement renseignés. Il leur a fallu des aides», confirme un membre de la cellule antiterroriste.
Commandos reconstitués. Pire, alors que la police a arrêté ou du moins ralenti ses actions et investigations pendant les quatorze mois de trêve rompue en décembre dernier pour ne pas mettre en péril les négociations entre le gouvernement et l'ETA,