Les consommateurs ne veulent pas des OGM (organismes génétiquement modifiés), c'est sûr. La Commission européenne, elle, en veut, c'est sûr aussi, puisqu'elle a annoncé le 13 juillet sa décision de relancer les procédures d'autorisation de produits fabriqués à partir d'OGM ou en contenant. Et le gouvernement français? Il tergiverse. D'un côté, il ne veut pas se mettre les électeurs à dos à un an d'échéances électorales majeures. Mais cette ambition est difficile à tenir. Certaines associations comme Greenpeace, ayant fait de la lutte contre les OGM un cheval de bataille, n'hésitent pas à en dramatiser les dangers afin de rallier les consommateurs à leur cause. De l'autre, le gouvernement subit la pression de l'Europe et des lobbies agricoles qui craignent de perdre des marchés. Il n'a par ailleurs aucune envie d'être traîné une nouvelle fois devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) par les Etats-Unis pour entrave au commerce. Et il craint de rater le train du progrès. «La France veut se placer en tant que grande nation agricole. Donc dans la course aux OGM. Sa volonté est de rattraper son retard sur les Etats-Unis», explique la députée Marie-Hélène Aubert (Verts, Eure-et-Loire). Pris entre ces deux forces contradictoires, le gouvernement louvoie sans trancher. Au risque de paraître tenir un cap incertain aux yeux des consommateurs. Et de provoquer leur méfiance sur sa capacité à gérer le dossier.
Le 21 juin, le quotidien Sud-Ouest révélait ainsi que la Direction génér