Qui sont ces riches Français qui se plaisent à afficher ostensiblement leur niveau de vie et leur goût pour les belles choses? Certains sont connus et font régulièrement la une des journaux: Bernard Arnault, Liliane Bettencourt, François Pinault, Serge Dassault... D'autres, en revanche, débarquent dans le hit-parade depuis seulement quelques mois. Selon le mensuel Challenges, qui classe chaque année les fortunes françaises, la forte valorisation boursière des jeunes pousses de la nouvelle économie a provoqué un bouleversement jamais vu: «les vieilles familles se font déboulonner par les kids du Net» qui ont pour nom Louise Blouin ou Jean-François Grimaldi. Ces derniers font certes pâle figure avec leurs 3,1 et 1,7 milliards de francs respectifs, comparés par exemple aux 134 milliards du patron de LVMH qui a, lui, doublé sa fortune en un an. Mais sur 500 personnalités sélectionnées, 200 sont issues de la nouvelle économie. Globalement, la fortune de ces 500 a été multipliée par trois en quatre ans avec 450 milliards de francs de plus pour la seule année 1999!
Cas extrêmes, bien sur, et le luxe ne se circonscrit pas aux milliardaires. Mais là, la difficulté commence. Qui et combien sont les autres? Curieusement, le riche n'intéresse pas. En tout cas, beaucoup moins que le pauvre. L'Insee le reconnaît officiellement, qui écrit avoir du mal «à estimer précisément le patrimoine des plus riches». Il est d'ailleurs révélateur de constater que la classification s'arrête à «300 000 fr