Le marché de la navigation de luxe explose. Grâce à une conjoncture économique au beau fixe et aux fortunes bâties rapidement à la Bourse. Deux constructeurs français leaders dans la spécialité, Rodriguez, installé à Cannes, et Guy Couach, sur le Bassin d'Arcachon, n'arrivent plus à suivre. Et la course au plus beau bateau conduit les acheteurs à se comporter de manière un peu ridicule: un client n'a pas hésité à mettre sur la table 1 million de francs supplémentaire, en offrant 13 millions, pour tenter d'emporter à un rival un bateau construit par Rodriguez. La société cannoise a livré 25 bateaux pour un montant de 420 millions de francs, et les ventes à venir portent déjà sur 300 millions. Rodriguez est spécialisé dans le yacht open, sorte de décapotable des mers de luxe, avec des prix débutant à 12 millions et pouvant dépasser les 60 millions. Ces prix n'effraient pas les clients. On considère que leur nombre devrait continuer à augmenter, et la France n'est pas épargnée, puisque le constructeur y réalise 30 % de son activité. Les chantiers navals de Guy Couach ont sorti, eux, 18 bateaux cette année, dont un «33 mètres à trois ponts», le plus grand yacht jamais réalisé en France. Plein pour 2000, le carnet de commandes est déjà rempli à 70 % pour 2001. Reste que les clients, friands de bateaux de luxe, se recrutent encore chez les milliardaires de l'ancienne économie. Chez Rodriguez, on voit tout de même doucement arriver les nouveaux riches de l'Internet. Sans doute sédu