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Libération

La galaxie Gutenberg entre dans l'ère du Web.

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La vente en ligne menace les lois nationales, l'édition en ligne bouleverse la profession.
publié le 5 août 2000 à 3h13

«Les perquisitions chez les éditeurs, à propos du prix unique du livre? Ça ne nous concerne pas, ça. Voyez à la Concurrence!» A Bruxelles, il y a bien une commissaire chargée de la Culture, Viviane Reding. Mais ses services, hier, ne se montraient guère enclins à commenter les événements qui, mercredi, ont secoué le monde de l'édition: des descentes surprise, effectuées par la Commission européenne aux sièges de divers éditeurs ou groupements professionnels allemands (tels Bertelsman, Aufbau-Verlag, les grossistes KNO et K&V, et l'Union du livre allemand). A l'origine de l'affaire: le commerce des livres par Internet, et la façon dont il bouleverse les règles commerciales ­ en particulier le prix unique du livre. Les perquisitions ont été motivées par une plainte de la chaîne de librairie autrichienne Libro (elle aussi perquisitionnée) qui possède à la fois des magasins en Autriche et en Allemagne et une cyberlibrairie installée en Autriche: lion.com. Laquelle avait été boycottée par ses fournisseurs pour avoir vendu depuis Vienne des livres aux cybernautes allemands avec un rabais de 20 %.

Une affaire économico-culturelle, donc, gérée par les services de Mario Monti, le commissaire en charge de la Concurrence. Mais, attention: «Il est absolument faux de dire que Bruxelles ait le prix unique du livre dans son collimateur» proteste Michael Tscherny, porte-parole de Monti. «Chaque pays est absolument libre d'avoir le système qu'il veut à l'intérieur de ses frontières.» De fait,