«Les perquisitions chez les éditeurs, à propos du prix unique du livre? Ça ne nous concerne pas, ça. Voyez à la Concurrence!» A Bruxelles, il y a bien une commissaire chargée de la Culture, Viviane Reding. Mais ses services, hier, ne se montraient guère enclins à commenter les événements qui, mercredi, ont secoué le monde de l'édition: des descentes surprise, effectuées par la Commission européenne aux sièges de divers éditeurs ou groupements professionnels allemands (tels Bertelsman, Aufbau-Verlag, les grossistes KNO et K&V, et l'Union du livre allemand). A l'origine de l'affaire: le commerce des livres par Internet, et la façon dont il bouleverse les règles commerciales en particulier le prix unique du livre. Les perquisitions ont été motivées par une plainte de la chaîne de librairie autrichienne Libro (elle aussi perquisitionnée) qui possède à la fois des magasins en Autriche et en Allemagne et une cyberlibrairie installée en Autriche: lion.com. Laquelle avait été boycottée par ses fournisseurs pour avoir vendu depuis Vienne des livres aux cybernautes allemands avec un rabais de 20 %.
Une affaire économico-culturelle, donc, gérée par les services de Mario Monti, le commissaire en charge de la Concurrence. Mais, attention: «Il est absolument faux de dire que Bruxelles ait le prix unique du livre dans son collimateur» proteste Michael Tscherny, porte-parole de Monti. «Chaque pays est absolument libre d'avoir le système qu'il veut à l'intérieur de ses frontières.» De fait,