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Libération

Pinochet déchu de son immunité au Chili

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La justice pourra continuer d'enquêter et poursuivre l'ex-dictateur, en vue d'un procès historique.
publié le 9 août 2000 à 3h17

Santiago de notre correspondant

Le Sénat chilien vient de perdre son membre le plus embarrassant. Une large majorité des juges de la Cour suprême s'est prononcée hier en faveur de la levée de l'immunité parlementaire d'Augusto Pinochet. Quatorze magistrats sur vingt ont estimé que l'ancien dictateur chilien devait être privé de cette protection judiciaire afin que la justice puisse poursuivre son enquête sur l'affaire de la «Caravane de la mort». Cette opération de répression menée quelques semaines après le coup d'Etat a entraîné l'élimination de plus de 70 opposants politiques. Et Augusto Pinochet est accusé de la disparition de 19 prisonniers dont les corps n'ont jamais été retrouvés.

L'annonce de cette décision a provoqué la joie des centaines d'opposants réunis face au Palais de justice de Santiago. Beaucoup d'entre eux avaient préalablement acheté des bouteilles de mousseux. La plupart des médias locaux annonçaient en effet depuis plusieurs jours que la Cour suprême avait décidé de ratifier la décision prise par la Cour d'appel. Un cortège s'est ensuite rapidement formé, prenant la direction de la statue de Salvador Allende située face au palais présidentiel de La Moneda.

Solidarité militaire. Les partisans de l'ancien dictateur n'ont, eux, pu que dénoncer une procédure qu'ils qualifient de véritable «procès politique». Pour le directeur de la Fondation Pinochet, le général en retraite Luis Cortes Villa, la décision de la Cour suprême est «le dernier maillon d'une chaîne