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Libération

Aux Etats-Unis, l'industrie high-tech sous pression

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Cascade de procès contre IBM aux Etats-Unis. A quand le tour de la France?
publié le 10 août 2000 à 3h19

Elle a la réputation d'être l'industrie la plus propre au monde. Officiellement, ses «salles blanches» ne rejettent dans l'environnement que de l'eau et de l'air purs. Mais derrière les épais murs des usines de composants électroniques sont manipulées des dizaines de substances chimiques, parfois classées à haut risque. Dans la longue liste de produits à l'usage des chimistes figurent en bonne place les éthers de glycol, très employés jusqu'en 1994, avant que leurs effets toxiques pour la reproduction n'apparaissent au grand jour.

En 1996, des employés et d'anciens employés de l'usine américaine IBM d'East Fiskhill, près de New York, portent plainte. Ils accusent les produits manipulés dans l'usine d'être à l'origine de fausses couches, de cas de stérilité, de malformations et de cancers. A les croire, la propreté tant vantée des usines d'électronique ne s'appliquerait qu'au silicium, et non aux hommes. Aujourd'hui, plus d'une centaine de personnes, dont des enfants d'employés décédés, s'opposent à IBM et aux fabricants des solvants. Le procès doit démarrer le 10 janvier prochain.

Cancers. L'affaire prend de l'ampleur outre-Atlantique avec la publication d'une longue enquête, en juin 1996, par le Poughkeepsie Journal. Le quotidien du Connecticut cite de nombreux témoignages de personnes s'estimant victimes des produits chimiques. Elles seront rejointes par des employés d'une autre usine d'IBM, à San Jose (Californie). En 1998, le Wall Street Journal révèle qu'une procédure sim