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Libération

La chasse aux sorcières sévit en Angleterre

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Dans plusieurs villes, la foule terrorise sans distinction toute personne désignée comme pédophile.
publié le 11 août 2000 à 3h22

Portsmouth envoyé spécial

«Vous voyez, c'est là que tout a commencé», raconte une femme de Paulsgrove, sortant d'un petit supermarché avec ses deux enfants: «Là, à cinquante mètres, ils ont brûlé une voiture, après avoir cassé les vitres et la porte du bureau municipal au logement et lapidé les fenêtres du pervers.» C'était il y a une semaine. Quelque 150 à 200 personnes, manifestant violemment contre la présence de pédophiles dans ce quartier de la banlieue de Portsmouth, s'en sont pris à l'appartement de Victor Burnett, plusieurs fois condamné par le passé pour des attouchements sur une centaine de jeunes garçons. Il a disparu depuis. «Son appartement est situé juste en face de l'école. Comment les responsables du conseil au logement ont-ils pu installer un pédophile connu et reconnu à cet endroit tout en sachant qui il était et ce qu'il avait fait», s'insurge la mère de famille.

Anciens dockers. Paulsgrove fait partie de ces zones pavillonnaires créées par les municipalités pour les habitants qui ne peuvent se permettre d'acheter leur logement. Situé au pied d'une carrière de craie, l'endroit ressemble à une banlieue aérée avec ses bons et ses mauvais quartiers. Dans un pub décoré de selles de chevaux, où les clients boivent leur bière en jouant aux machines à sous, on ne parle que de ces «pédophiles qu'il faut chasser du coin». Les manières ne sont pas tendres dans cette ville d'anciens dockers qui ont dû se reconvertir dans le petit commerce. Un autre pub, juste à côté, a