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Libération

La France se protège des listes

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La loi sur la vie privée, l'une des plus sévères, interdit ce genre de publication.
publié le 11 août 2000 à 3h22

Les journaux français ne pourraient pas publier de listes de pédophiles comme l'ont fait des journaux britanniques ou comme l'a fait hier un hebdomadaire belge (lire pages 2 et 3). Pour au moins trois raisons. D'abord, parce qu'une telle publication tomberait sous le coup de la loi sur la protection de la vie privée, déjà l'une des plus sévères du monde et qui vient d'être durcie par la ministre de la Justice, Elisabeth Guigou.

En plus, même si la loi le permettait, il n'est pas sûr que des journaux prendraient le risque de publier le nom et la photo de personnes condamnées pour pédophilie. Culturellement, le tabou de la délation est plus fort en France et dans les pays latins que dans le monde anglo-saxon, où ce genre de pratique est courant, la protection de la vie privée passant après le droit des citoyens à être informés.

«Pas populeux». Enfin, il existe une troisième raison, toute simple, pour laquelle on imagine mal la publication de listes de pédophiles en France. C'est qu'il n'existe pas de «journaux de caniveau» du niveau de News of the World. «Jamais nous ne ferions ça, souligne par exemple Gérard Oriol, rédacteur en chef adjoint d'Ici Paris. Ce n'est pas du tout notre cible, on n'a rien à voir avec ce genre de journaux. On est un journal people.» Même réaction de la part de Bertrand Duchet, du Meilleur (groupe Ayache): «Nous sommes un journal populaire, pas populeux. Ce genre de publication ne colle pas du tout avec notre ligne éditoriale. Nous avons publié la semai