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Libération

Vivre sans Concorde

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Air France commence à réfléchir à l'après.
publié le 12 août 2000 à 3h24

Et si les Concorde d'Air France rejoignaient le musée de l'Aviation? Cette hypothèse, qui paraissait jusqu'à présent d'autant plus improbable que les appareils identiques de British Airways n'ont pas cessé de voler, pourrait bien prendre corps rapidement. «Si la flotte de Concorde devait rester au sol, il nous faudra imaginer un nouveau programme concernant nos vols sur les routes nord-atlantiques. Mais il est encore trop tôt pour imaginer des scénarios de remplacement», explique Philippe Calavia, directeur général délégué de la compagnie française. Qui ponctue prudemment son discours de conditions de mauvais augure: «Si l'exploitation reprend, priorité sera donnée à la ligne régulière Paris-New York.»

Repeint en bleu. Autrement dit, les vols spéciaux, comme celui du 2 avril 1996 qui vit l'appareil mythique entièrement repeint en bleu Pepsi pour le baptême du nouveau look de l'entreprise, et la cinquantaine d'affrètements annuels consentis à des voyagistes risquent d'être abandonnés. Dommage: ce sont précisément ces vols privés qui permettaient à Air France de gagner un peu d'argent avec son appareil vedette. En tout, 10 à 20 millions de francs de marge par an, le reste du bénéfice étant dévoré par des coûts de maintenance et de vols nettement plus élevés que pour des appareils plus récents: Concorde n'est plus tout jeune, sa carrière commerciale date de 1976 et son premier vol d'essai du printemps 1969. L'éventualité d'un tel manque à gagner n'émeut pas Air France: «Les béné