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Libération

Une course sans Histoire

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publié le 15 août 2000 à 3h26

La course à la Maison Blanche a vraiment commencé (enfin). La désignation officielle d'Al Gore comme champion des démocrates clôt le premier acte du long processus par lequel les Américains élisent leur Président. Le lever de rideau de la campagne, dont les conventions républicaine et démocrate marquent le terme, a été dépourvu de tout suspense. Les électeurs qui devront se prononcer le 7 novembre entre le «conservateur au grand coeur» George W. Bush et le «champion du peuple», Al Gore, n'ont suivi que d'un oeil distrait un spectacle sans enjeu. Ils savent que les deux seuls autres candidats à avoir un nom, l'antimondialiste Ralph Nader (du parti Vert) et l'ultra-conservateur Pat Buchanan (qui a détourné au profit de ses idées réactionnaires le parti de la Réforme) ne feront que de la figuration, le premier à la gauche de Gore, le second à la droite de Bush. Au-delà de ces constats, bien malin qui peut prédire qui sera le prochain occupant du Bureau Ovale. Certes les sondages donnent pour l'instant l'avantage à «W» (Bush) sur «Al» (Gore). Celui-ci souffre du syndrome de tout vice-président qui brigue le fauteuil présidentiel: déficit d'image et soupçon qu'il n'a jamais été qu'un faire-valoir du chef de l'Etat qu'il a secondé. Surtout quand ce dernier, Bill Clinton, a occupé avec l'éclat qu'on sait le devant de la scène médiatique, fût-ce à son corps défendant par les scandales dont il a été le protagoniste. Gore n'a visiblement pas réussi à ce jour à résoudre l'équation élec