Zamboanga envoyé spécial
Une ambiance fébrile règne à Zamboanga. Cette grosse station portuaire aux eaux boueuses, à l'extrême sud des Philippines, est devenue le centre névralgique des négociations et le point de transit des otages libérés au compte-gouttes. Peuplée de 500 000 habitants, la ville aux artères envahies de motocyclettes vit depuis une semaine au rythme des effets d'annonce et des rumeurs contradictoires sur l'imminente libération des otages aux mains de la nébuleuse Abu Sayyaf, dont on ignore le nombre exact (lire ci-contre). Avec son optimisme habituel, le négociateur philippin Roberto Aventajado a répété vendredi depuis Manille que «tout a été réglé» et que «les libérations commenceraient samedi», probablement à partir de midi (6 heures du matin à Paris) pour s'étager «jusqu'à lundi», contredisant sa promesse maintes fois répétée d'une libération collective et simultanée.
Emissaires et espions. C'est l'arrivée lundi soir d'un avion libyen sur l'aéroport de Manille qui a enclenché le processus. Signe, selon un négociateur, que «la fin du tunnel est proche». L'Iliouchine est censé ramener les futurs ex-otages vers Tripoli, selon un accord entre la Libye, les Philippines et les gouvernements occidentaux concernés. Toute la semaine, sur le terrain, l'entregent libyen aura déclenché une cavalcade de déclarations, d'espoirs et de contretemps, rendant l'atmosphère électrique dans le grand hôtel de Zamboanga où se croisent journalistes, diplomates, négociateurs, émiss