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Libération

Les bons offices intéressés de Kadhafi

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Sa médiation aura un prix politique pour les Occidentaux.
publié le 19 août 2000 à 3h32

Tripoli envoyée spéciale

Les émissaires étrangers s'impatientent. Arrivés cette semaine à Tripoli, où doivent faire escale leurs ressortissants une fois libérés par les rebelles du groupe Abu Sayyaf, ils commencent à trouver le temps long. Tel diplomate occidental est venu «avec deux chemises seulement et autant de paires de chaussettes». Mais le pire est à venir. Il va falloir serrer la main de Muammar Kadhafi et le remercier, «si tant est qu'il nous fera l'honneur de se trouver parmi nous», ironise-t-on. Un passage obligé embarrassant. Les Finlandais, qui attendent le retour de deux captifs, ne sont pas les seuls à vouloir «en finir au plus vite». «Nous préférerions rapatrier sur le champs nos ressortissants, mais c'est impossible», confie Pekka Hyvönen, directeur des affaires consulaires au ministère des Affaires étrangères. Les autorités mettent au point une cérémonie officielle qui pourrait durer jusqu'à dix heures pour consacrer le retour de la Libye dans le concert des nations.

«Rien en retour». Officiellement, l'étape libyenne, d'où les otages seront rapatriés dans leurs pays respectifs, est la seule condition préalable à laquelle se sont pliés les gouvernements français, allemand, finlandais et sud-africain, en échange d'une médiation qui devrait permettre la libération de leurs otages. «Cette escale à Tripoli est le seul point auquel nous avons consenti. Il n'y a eu aucune sorte d'accord et nous ne donnerons rien en retour à la Libye» soutient l'Allemand Cornelius So