Les mormons? «Une secte religieuse moitié judaïque, moitié chrétienne, qui admet la polygamie et la théocratie.» C'est par cette formule lapidaire qu'Emile Littré définissait les mormons dans son Dictionnaire de la langue française en 1873. Mais les temps changent. La polygamie a été officiellement abandonnée. La poignée de fidèles rassemblés en 1830 par celui qui allait devenir leur prophète vivant, Joseph Smith, a tant et si bien converti d'âmes qu'ils sont aujourd'hui plus de 10 millions dans 164 pays. Bien que répertoriée par certains ouvrages sur les sectes (notamment le Dictionnaire des sectes, éditions Milan), l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours ne figure pas sur la liste noire du rapport parlementaire de 1995 consacré aux sectes en France.
Dépendance. Cette absence est d'ailleurs devenue un argument de prosélytisme du coté des mormons. «Comment aurait-il pu en être autrement?», s'interroge l'un des sites Internet qui vantent les mérites de l'Eglise. Et de citer les accords passés par les mormons avec l'Etat français. «Comment admettre que depuis presque quatre décennies la France se serait placée sous la dépendance d'une secte pour la conservation et l'exploitation de ce qu'elle a de plus cher: son patrimoine historique et culturel?»
L'an dernier, réagissant à des déclarations américaines, Alain Vivien, le président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, avait mis les mormons à l'index. «Aux Etats-Unis, les libertés sont folles,