Il ne supporte pas. Lionel Jospin a horreur qu'on lui dicte sa conduite. Jean-Pierre Chevènement le sait parfaitement. D'où sa saillie médiatique sur le registre: «Moi je n'ai pas changé. Quand peut-on se voir?» C'est comme si le ministre de l'Intérieur voulait en finir. Au plus vite. «Jean-Pierre voulait échapper à la pression», précise un de ses proches. Du coup, elle retombe sur son «ami de trente ans». Le Premier ministre n'en avait pas besoin au moment même où il rentre de vacances.
Rentrée. Cette rentrée qu'on annonçait «tranquille» pour le chef du gouvernement ne la sera pas tant que ça. D'abord, bien évidemment, parce que le «cas Chevènement» va occuper le devant de la scène politique. Dès jeudi, la sortie du Conseil des ministres risque d'être agitée. D'autant qu'aucun ordre du jour n'est inscrit à ce rendez-vous élyséen. Le lendemain, il sera question «d'actualité» lors de la rencontre interministérielle. Au menu donc: la Corse et forcément l'avenir du ministre de l'Intérieur.
A en croire Matignon comme Beauvau, le sort du ministre n'est pas totalement joué. Pourtant, il semble désormais acquis que Jean-Pierre Chevènement ne restera pas à son poste. Il l'a répété hier: si le projet de loi sur le statut de la Corse voit le jour, il se trouvera dans «dans l'impossibilité de [le] défendre». Cette «impossibilité» a pour conséquence de réduire les hypothèses quant à son avenir. Elles ne sont plus désormais qu'au nombre de deux. Ou il s'en va. Ou il change de maroquin.
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