«Les Russes sont débordés par le nombre de sous-marins désarmés dont le combustible n'a parfois pas été enlevé.» Michel Baudouy, l'inspecteur général à la sécurité nucléaire de Technicatome, la filiale du CEA qui produit et démantèle les réacteurs des navires français, n'est pas très optimiste. «Le démantèlement d'un réacteur de sous-marin comme on le pratique en France revient à plus de 200 millions de francs.» Plus d'une centaine de submersibles et autres brise-glace nucléaires croupissent dans les ports de la mer de Barents ou du Pacifique, livrés à la rouille et peut-être aux trafiquants de matériaux fissiles. Une soixantaine ont encore leur combustible, l'élément le plus dangereux de la chaîne de propulsion nucléaire.
D'autres priorités. Pour l'instant, les Russes ont adopté la technique de démantèlement la moins onéreuse: ne rien faire, en attendant que la radioactivité décroisse naturellement. «Nous avons eu des discussions avec eux pour réfléchir à l'avenir de leurs sous-marins réformés, explique Philippe Ronsin, inspecteur des mesures de sécurité nucléaire chez DCN, l'opérateur industriel du ministère de la Défense qui construit les sous-marins français. Il semble qu'ils disposent de la capacité technique et des ressources financières pour assumer le démantèlement. Mais ils ont apparemment d'autres priorités.» Pendant ce temps, la corrosion se nourrit de l'acier des coques, au risque de provoquer des fuites radioactives.
Suivant les éléments chimiques, la radioactivit