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Libération

L'Occident et le financement du recyclage du plutonium.

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publié le 24 août 2000 à 3h39

Aujourd'hui, les Etats-Unis et la Russie ne fabriquent plus de plutonium militaire. Mais les accords de désarmement (les traités Start-1 et Start-2) organisent la casse de milliers de missiles et de têtes nucléaires. Que faire du plutonium issu de ce démantèlement? Russes et Américains ont décidé de détruire 34 tonnes chacun, sur les 100 tonnes (Etats-Unis) et environ 150 tonnes (Russie) qu'ils possèdent. Un plutonium métallique, composé à près de 95 % par de l'isotope fissile 239 Pu, qui est extrêmement dangereux puisque quelques kilogrammes suffisent pour réaliser une bombe équivalente à celle qui rasa Hiroshima.

Pour diminuer les risques de prolifération, deux solutions sont possibles. Mélanger ce plutonium à d'autres déchets nucléaires dans des matrices de verre ou de céramique, puis les stocker en profondeur.

Ou le recycler dans des combustibles Mox (mélange d'uranium et d'oxyde de plutonium) dans des centrales russes. Cette piste est très sérieusement étudiée par les Américains, les Russes, les Allemands (Siemens) et les Français. La Cogema dispose en effet de la technologie idoine, son usine Melox produisant du Mox pour 20 réacteurs d'EDF. Le projet en discussion prévoit la construction en Russie de deux usines pour transformer le plutonium militaire en oxyde, selon une technologie mise au point par le Commissariat à l'énergie atomique, et produire le combustible Mox. Le Congrès américain a voté une aide de 1,5 milliard de francs pour ce projet ­ dont le coût total, sur